Bakounine n’est pas rentré, 8

Publié le par Louis Racine

Bakounine n’est pas rentré, 8

 

Le feu pétillait dans l’âtre, Constant, assis en tailleur, enveloppé dans sa couverture, me regardait aller et venir, j’ai déposé devant lui les croissants et un grand bol de café, je n’avais eu qu’à le réchauffer, et j’ai attendu, content de moi.

« Ils puent, tes croissants », il a fait.

« Y a des croissants ? » s’est écriée Carmen, qui avait entendu ce dernier mot en descendant l’escalier.

« Ils puent, il paraît. »

J’étais vexé, furieux contre le franc-parler de Constant mais aussi contre ma propre sottise. Je n’avais peut-être pas mangé les bœufs du Soleil, mais j’avais sous-estimé la puissance aromatique de mon écharpe, pourtant régulièrement soulignée par la matouze, que j’avais eu toutes les peines du monde à empêcher de la laver avant notre départ, comme d’ailleurs depuis que je la portais et avant même la première fois, le jour de mon anniversaire : je m’y étais refusé, conquis par la bonne odeur de laine de ce cadeau de ma petite sœur tricoté avec amour. Par la suite, c’est vrai, d’autres senteurs s’en étaient emparées, au point que ma mère l’avait baptisé le Chien qui fume, Tu sais, ce restau dont personne ne comprend le nom. Elle était moqueuse, hein ?

« Ça peut pas puer, des croissants », a fait Carmen en s’asseyant devant le feu et en se servant.

Elle a commencé à manger avec une satisfaction manifeste. Constant grimaçait de dégoût.

« Chien mouillé plus clope, ça ne te gêne pas ? »

Elle a rigolé :

« Je trouve plutôt que ça sent un tout petit peu le parfum de Maurice. Y a du lait ? »

J’avais retrouvé ma bonne humeur. Quelque chose d’autre aussi. Carmen, en pyjama, avec par-dessus un gros pull deux fois trop grand, fauché sans doute à son père, les pieds chaussés comme de gros lapins angoras, Carmen toute chaude encore de la nuit, la chevelure en désordre, portait bien son prénom. Heureusement, elle ne s’intéressait pas à moi plus que ça, elle m’avait juste fait la bise pour les croissants, et maintenant elle se restaurait dans une tranquille indifférence. J’ai ainsi pu me préparer à affronter Paula – et me concentrer sur l’affaire Derambure.

Bientôt Annette nous a rejoints, puis Félix. Tous deux un peu grognons. Ça n’a pas duré pour ma sœur, qui après avoir reniflé son croissant d’un air soupçonneux l’a dévoré sans faire plus de manières. Félix n’a pas voulu du sien, il se disait barbouillé. Tu bois trop, on a commenté Constant et moi. Félix a haussé les épaules, s’est versé un bol de café, a voulu s’allumer une clope, s’est ravisé au toussotement de notre hôte et est sorti dans le jardin en rabattant la porte derrière lui. Quelques instants plus tard on l’a entendu déclamer. Baudelaire, a murmuré Constant. J’ai tendu l’oreille, c’était un poème en prose, on n’en percevait que des bribes, une formule revenait, Enivrez-vous, ça m’a donné envie de le lire, et aussi ça m’a fait penser à Éric Beulay, le type de la Lutterbach (si ça ne vous dit rien, lisez ou relisez mes Pigeons), puis à Laforgue, naturellement, puis à Jules, puis au commissaire, et ces deux-là m’ont paru bien loin, j’aurais adoré pouvoir me confier à eux quant à cette mystérieuse affaire de coffret, à Jules surtout, vu qu’apparemment la police ne devait pas être mise au courant, restait à comprendre pourquoi, je me donnais quelques heures, Jules me manquait, je l’imaginais subtilisant son passe à Derambure et perçant tous ses autres secrets, j’étais parti à rêver et dans mes rêves il y avait bien sûr Paula, une merveilleuse alliée elle aussi, mais le resterait-elle maintenant que je l’avais trahie ? Quel malheur que ces histoires de cul soient d’une telle conséquence, je ne voulais pas avoir à dire qui je préférais de Paula ou de Carmen, ça ne se comparait pas, on n’a pas à choisir entre boire et manger, Enivrez-vous, continuait dehors la belle voix de basse de Félix, il avait manifestement décidé de réveiller tout le quartier, mais merde ! j’aimais Paula, j’aimais Carmen, je ne me passerais ni de l’une ni de l’autre, et pourquoi Paula ne descendait-elle toujours pas ?

« Elle écrase », a dit Constant comme s’il lisait dans mes pensées.

Il levait les yeux en direction de la chambre, ce qui lui a révélé la présence d’une toile d’araignée. Il a poussé un cri strident. T’inquiète, j’ai dit. Déjà j’étais monté sur une chaise pour régler le problème. D’araignée, du reste, point. J’ai repensé au gag du cours de physique, encore une référence aux Pigeons (ça vous dérange ? je suis chez moi, même si en l’occurrence on était chez Constant, phobique de ces bestioles comme je l’avais été jusqu’à ma première cuite – donc, banalement, mes premiers ébats sexuels).

« Mais alors elle est où cette araignée ? » il a demandé avec un calme tellement mal feint que les cousines ont été prises d’un fou rire qui semblait pouvoir les emporter à jamais. Elles faisaient non de la main, on aurait dit qu’elles voulaient juste signifier à la mort d’attendre un peu ou rejeter l’hypothèse que l’arthropode rodât dans les parages, mais ce qu’elles entendaient ainsi invalider, c’était tout autre chose.

Carmen la première a recouvré la parole.

« Non, elle a hoqueté, elle est sortie.

– L’araignée ? » a fait Constant.

J’ai craint une récidive, plus grave encore, mais, soit que les filles commençassent à concevoir de l’inquiétude, soit qu’elles sentissent mon angoisse naissante, soit l’un et l’autre, elles se sont dominées.

« Paula », a dit Annette. « Elle est levée depuis longtemps. Je l’ai entendue sortir.

– T’es sûre ? j’ai fait. Quelle heure il était ? »

Elle a d’un pet labial marqué son ignorance.

« Ça pouvait être moi.

– Non, je t’ai entendu aussi, mais plus tard. Même que t’as fait pipi dans le lavabo, comme d’habitude.

– Merci, Annette. Très élégant.

– Tu peux parler », a fait Carmen. « C’est vrai ? Il est dégueulasse comme ça ? »

Deux fois en peu de temps que des filles qui m’attiraient parlaient de moi devant moi à la troisième personne, rappelez-vous Paméla François chez Sadoul (après, promis, j’arrête), mais là ce n’était pas pour chanter mes louanges, j’ai bien failli me vexer de nouveau, tandis que mon désir pour Carmen se dégonflait, se ratatinait et que m’apparaissaient d’autres différences, pas vraiment à l’avantage de ma cousine. Tout ça sur fond de crise d’angoisse non plus naissante mais parfaitement née, c’est à peine si je ne l’entendais pas pousser son cri primal, à m’en plaquer les paluches sur les feuilles, j’en avais soudain marre d’Étretat, de toute cette étroitesse, peut-être que ça aurait très mal tourné si des bruits de voix dans le jardin ne m’avaient pas ramené à la surface, Félix s’entretenait avec quelqu’un, Paula ? Non, un homme, vous devinez qui ?

De grâce, pas Derambure ! Ça m’aurait sérieusement crispé, moi qui n’avais toujours pas eu l’occasion de causer avec mes amis des récents événements. Et puis je ne vois pas dans quel but il nous aurait ainsi harcelés. C’était le meilleur moyen de se faire rembarrer. Même sans se douter que nous avions trouvé son petit attirail de cambrioleur, il devait bien deviner à mon seul comportement à l’hôtel que nous ne lui réservions pas le meilleur accueil.

Pas Derambure, donc, mais monsieur Vingt-Sept-Ans. Constant s’est redressé, a passé une main machinale dans sa tignasse et reboutonné son col, et il a été visiblement déçu quand Félix est revenu seul.

« Tu ne l’as pas fait entrer ?

– Je ne suis pas chez moi », a cru bon de plaisanter notre copain.

« Qu’est-ce qu’il voulait ?

– Il venait aux nouvelles. Sympa. Je suis même pas sûr qu’il habite Étretat. Vous avez son bonjour et tous ses vœux de rétablissement pour les tauliers. Vous m’avez gardé un croissant ? J’ai la dalle, maintenant.

– Eh bien ! la chance te sourit, une fois de plus. Tu ne t’appelles pas Félix pour rien.

– Tu m’agresses ? Cool, man. Et, entre nous, sourit, Félix...

– C’est facile pour toi, tu t’en fous, tu es de nous tous celui qui a le moins perdu dans l’incendie, rien du tout, même.

– Désolé de ne pas avoir contribué. Ma guitare aurait brûlé à merveille. Félix, cool... pas !

– Elle nous est drôlement utile, ta guitare », est intervenue Annette. « On parlait de Paula. Tu sais où elle est ? »

Ça a calmé le jeu.

J’ai dit que j’étais sorti un peu après sept heures. D’après Annette, Paula m’avait précédé. Or je me rappelais avoir dû déverrouiller la porte.

« Constant, tu as bien les clés de la maison ?

– Oui, sauf si Félix... »

Il n’a pas terminé, renonçant de soi-même à raviver cette injuste et stérile querelle.

« Tu les as ou pas ? »

Elles restaient introuvables. Paula était partie avec.

L’énigme a reçu un semblant de solution quand Constant nous a confié en rougissant qu’il ne s’était pas contenté de verrouiller la porte ; il l’avait aussi coincée avec une chaise. On l’a rassuré (à part Félix, qui s’était replié dans la cuisine pour ricaner à son aise) : il avait bien fait. J’avais d’ailleurs remarqué la chaise en question, sagement rangée contre la cloison. Paula, qui ne pouvait la remettre en place, avait dû vouloir être sûre que la porte serait bien fermée.

« En tout cas t’as le sommeil lourd », j’ai fait à Constant. Et, juste en disant cela, j’ai envisagé une nouvelle hypothèse, moins stupide que désagréable.

Derambure avait toujours son passe ; il avait pu revenir avant le jour. Paula l’avait entendu déverrouiller la porte. Il s’était arrêté là, bloqué par la chaise. Notre copine était alors sortie, en refermant la porte à clé derrière elle pour plus de sûreté. Si les choses s’étaient réellement passées comme ça, mesurez s’il vous plaît l’importance de l’enjeu et le culot de Maurice. J’avais dû sacrément le réconforter en lui apprenant que les parents avaient été retardés. Ce que je m’expliquais mal, c’était qu’il ait eu besoin de revenir. Le coffret ne lui suffisait pas ?

Mais il y avait plus grave. Qu’était devenue Paula ? N’avait-elle pu se laisser surprendre à son tour ?

J’ai gardé ces réflexions pour moi. D’autant plus qu’il était grand temps que je relate aux autres la scène de l’hôtel. Ça m’aiderait à y voir clair. J’essaierais de ne pas les affoler, mais si notre copine était en danger il fallait agir vite. Je comptais sur leur vivacité d’esprit, leur courage et notre cohésion. Les yeux fixés sur le croissant destiné à Paula, comme pour mieux m’accrocher à l’espoir qu’elle était sur le point de reparaître, j’ai narré l’essentiel, sans cacher l’animosité que je n’avais pu m’empêcher de témoigner au faux-cul. Avais-je voulu compenser l’interdiction qu’on s’était faite de l’accuser directement du vol du coffret ? Du reste, on n’avait pas la moindre preuve de sa culpabilité, seulement des soupçons.

Quand j’ai eu fini mon récit, j’ai pu apprécier une nouvelle fois la finesse de Félix.

« Je me disais en t’écoutant : et s’il était revenu dans la nuit ? Il a pas pu entrer, Paula l’a entendu, l’a fait fuir ou l’a pris en chasse.

– Elle devrait pas tarder, alors », a fait Annette.

On était soudain monstrueusement inquiets.

C’est une des raisons pour lesquelles Constant a changé de sujet, changement très relatif d’ailleurs.

« Quant à ce matricule... », il a commencé.

« Quel mythomane, ce Maurice », a complété Félix.

Ils se sont regardés, leur complicité enfin retrouvée.

Cerise sur le gâteau, on a entendu la porte s’ouvrir et un pas léger a résonné dans le couloir. Paula a passé la tête par l’embrasure.

« Mais ils sont tous levés ! J’apporte le petit dej’ ! »

Bon, même sans, on lui aurait fait la fête, on adorait Paula. Vous pouviez vous passer de cette précision, pas moi.

Tout levés qu’on était, on s’est levés pour l’applaudir. J’en avais les larmes aux yeux.

« Tiens, elle a fait à Constant en lui tendant l’énorme trousseau de clés, je te les ai empruntées.

– T’es sortie drôlement tôt, toi », j’ai dit.

En même temps je me rendais compte de mon impudence : je méritais que Paula me foudroie du regard – du genre Comment pouvais-je ignorer qu’elle n’avait pas fermé l’œil de la nuit ? Mais non, elle n’a montré aucun trouble, elle a seulement ôté son manteau, sous lequel elle était en pyjama, et elle a fait :

« Je vous raconterai. Allez, à table ! »

Elle s’était fournie dans la meilleure boulangerie d’Étretat. Elle l’avait identifiée en interviewant une passante, une petite dame qui respirait la gourmandise et portait un grand sachet de croissants et de brioches. « Une vraie demoiselle Habert », elle a dit en s’adressant à Félix, il a rigolé, Constant aussi, « La cadette, je suppose », il a fait, j’ai bien vu que Paula n’assumait pas complètement son aparté, qu’elle était gênée, comme d’avoir commis une gaffe, mais elle se trompait, je m’en tamponnais, mes copains avaient le droit d’être plus cultivés que moi et même de plaisanter entre eux. J’ai croisé le regard d’Annette, elle avait tout compris, ma petite sœur, entendez qu’elle n’avait évidemment pas décrypté l’allusion mais qu’elle me savait assez costaud pour ne pas me sentir exclu. Et puis elle était avec moi. Quant à Carmen, elle s’était jetée sur un pain aux raisins qu’elle avait commencé à dérouler parmi des senteurs enivrantes de crème pâtissière et de macération au rhum. Je n’avais aucune raison de flipper.

Je flippais.

Je m’étais replongé dans la contemplation du croissant de tout à l’heure, celui qu’on avait gardé pour notre copine. Il m’apparaissait maintenant d’un tel pathétique que j’ai été pris de tremblements. Et, comme si ça ne suffisait pas, m’est revenu à l’esprit un truc que j’avais pourtant enfoui bien au fond de ma conscience, c’est peut-être l’acrimonieuse remarque de Constant à Félix tout à l’heure qui a favorisé cette résurgence, toujours est-il que dans l’incendie j’avais perdu ma caméra, le cadeau de ma mère, pour lequel elle s’était saignée aux quatre veines. Quand on avait dressé le bilan, j’avais mentionné le fait sans lui donner de relief particulier ; je m’étais anesthésié. Maintenant j’étais tout d’un coup ravagé par la détresse. À l’image du croissant se superposait le dessin des falaises emprisonnant le village entre deux tremplins à suicides, et c’est Rémi qui m’a sauvé, oui, vous avez bien lu, mon copain Rémi. Probablement cette forme arrondie, j’ai repensé à une discussion un soir au Bar de l’X sur l’étymologie du mot bretzel, Rémi soutenait que ça venait du latin bracchiolum, à cause de la forme de deux bras entrelacés, on était avec les pensionnaires d’H4 et l’un d’eux penchait (sérieusement même, après trois calvas) pour un rapport avec Brot/bread, ça n’empêche pas, avait dit Rémi, et il était parti dans une causerie à sa façon sur les délicieuses aberrations de l’étymologie populaire, et vous nous remettrez ça père Antoine, comme ils me manquaient soudain ces internes à interner d’office, un mot de Placide, vous n’avez pas pu l’oublier, un gourmand lui aussi, oui, l’homme aux croissants géants, on n’en sort pas, j’étais désormais partagé entre le désespoir et l’attendrissement, un sourire s’était faufilé sur mes lèvres et faisait son petit ménage, je me suis rendu compte que je fixais Paula à travers une buée de tristesse joyeuse, « Qu’as-tu donc ? » elle a demandé, elle seule pouvait poser la question en ces termes, l’adorable Paula pétrie de lectures et de bonne éducation, mais espiègle, mais rebelle, et, comme un automate, j’ai dit en désignant le tas de viennoiseries qu’elle venait de déverser sur la table basse :

« Y avait pas de bretzels ?

– Enfin, Paula, merde ! a embrayé Félix, à quoi tu penses, séjourner à Étretat sans goûter leurs fameux bretzels ! Quoique le bretzel, comme son nom l’indique, soit plus breton que normand. Bretzel ne rime-t-il pas avec mont Saint-Michel ? »

Et voilà comment je me suis tiré d’affaire. Momentanément, car l’horizon restait encombré de gros pâtés goudronneux, le peintre y était allé de toute la largeur de son couteau, sans lésiner sur le bitume, mieux valait n’y pas penser, même si trouver un sujet plus charmant devenait difficile, vu que Carmen son pain aux raisins englouti avait disparu, tant mieux finalement.

Je restais là les avant-bras sur les cuisses, dans cette noble attitude que l’on prend aux toilettes, sauf que ce n’est pas là que Paula serait venue se blottir contre moi, enfin je ne crois pas, or c’est ce qu’elle a fait, mais sans trop se serrer non plus, rien à voir avec je ne sais quelle tentative de reconquête, d’ailleurs je lui étais resté tout entier, elle venait juste me signifier qu’elle se sentait bien là comme ça à ce moment-là, et brusquement l’idée s’est imposée à moi avec une parfaite évidence : cette fille était un chat !

Mais déjà la trombe « Niagara » du rez-de-chaussée interrompait ma rêverie, Carmen reparaissait à l’entrée du couloir, Constant sortait de la cuisine, où il était allé mettre de l’eau à chauffer pour refaire du café, et Félix lançait à Paula :

« Alors comme ça, t’as surpris ce cher Maurice en pleine tentative d’intrusion ?

– Bien deviné ! Il n’a pas insisté. Et après ?

– Tu l’as filé discrètement jusqu’à son hôtel.

– Comment sais-tu qu’il est à l’hôtel ?

– Norbert te racontera. Son hôtel, donc...

– Où il est entré par derrière.

– His way. Deux rangs de burnes.

– Avec son passe ! » a crié Annette, si émue que tout le monde a rigolé, sauf Carmen qu’il a fallu, si j’ose dire, mettre au parfum.

« Et après ? » a demandé Constant.

Paula nous a tous regardés, mais moi plus intensément que les autres.

« Après ? Tu veux dire avant ? »

 

(À suivre.)

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