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Publié le par Louis Racine

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Mes romans en feuilletons

En guise de préambule général

 

Obscur inconnu malgré un nom fameux, puis-je encore à mon âge prétendre au succès littéraire ? Je n’ai jamais publié que quelques polars, du temps où ce genre ne jouissait pas de la haute et large considération qui est la sienne aujourd’hui. Ils ont eu un nombre respectable de lecteurs. Respectable à mes yeux du moins, non à ceux de mon éditeur. Il préférait le terme de significatif. Significatif de quoi ? De ma médiocrité, bien entendu.

Il m’a toujours battu froid, comme on dit dans les livres. Sans l’amitié qui l’avait autrefois lié à mon père, les parents de celui-ci ayant hébergé les siens pendant l’Exode, il ne m’eût jamais pris le moindre manuscrit. Au lieu de cela, il s’est engagé à en éditer cinq. Un contrat qui à l’époque me paraissait généreux mais aujourd’hui me fait grimacer de dépit. Il l’a honoré, tout en me reprochant avec une acrimonie grandissante de ne pas suivre ses conseils. « Ce n’est pas ça qu’ils veulent » était sa façon la moins âpre d’exprimer son désaccord. Vers la fin, il ne se gênait plus du tout. Dès qu’il eut signé le bon à tirer du cinquième et dernier de mes opuscules, il me congédia d’un humiliant : « Bon débarras ! »

Je tairai le nom de cet éditeur, par égard pour un homme charmant pourvu que l’on évitât d’aborder certains chapitres, et pour son accent de la Haute-Marne. Et puis il vaut tellement mieux que celui qui lui a succédé ! Je garderai pour moi également le pseudonyme sous lequel furent publiés ces ouvrages dont j'évoque l’existence dans le premier des romans qu’on va lire ici.

Il m’a été inspiré par des événements réels, auxquels j’ai été par hasard mêlé. Oui, moi, auteur de polars, je me suis trouvé impliqué dans une affaire criminelle, il y a de cela vingt-cinq ans. Peu de temps après, j’en ai fait un roman, policier, bien sûr. Je l’ai proposé à quelques éditeurs (l’ami de mon père n’étant pas du nombre). Aucun n’en a voulu.

Mon activité romanesque n’a pas pris fin, mais je n’ai rien publié depuis. J’ai un métier que j’aime et qui me fait vivre, écrire est pour moi un passe-temps. Mes amis insistent : tu devrais chercher un éditeur. J’ai du mal à leur faire comprendre que les refus me chagrinent, et surtout que voir mes livres en librairie, finalement, je n’y tiens pas plus que ça.

Ce qui m’importe en revanche, c’est d’être lu. Recevoir des commentaires, quelle joie ! La reconnaissance d’un plus large public ? Voyons déjà les dimensions de celui-ci. Gagner de l’argent par ce moyen ? Comme cela m’est égal ! J’ai d'autres ressources.

Voici donc des romans inédits, totalement libres de droits. J’ai trouvé plus excitant de les publier en feuilletons ; et puis cela me rappelle les lectures de mon enfance.

N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez. Il n’est pas impossible que je vous interpelle de temps en temps.

Bon, ça va bientôt être à moi. Avec votre permission, je me retire un instant dans ma loge.

 

(À suivre.)

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