Tais-toi quand tu parles, 5

Publié le par Louis Racine

Tais-toi quand tu parles, 5

 

J’ai fini par baisser les bras. Je ruisselais de sueur. La trappe était restée obstinément fermée, j’y voyais toujours aussi peu, et je détestais l’oncle de ne pas m’avoir entendu, même de l’entrée. Certes, si ce type était capable d’ignorer l’existence de ma cachette, dans sa propre maison pourtant, et dans sa pièce, il n’y avait pas grand-chose à attendre de lui. Cependant il avait su organiser la fuite de Carmen. Et hop ! le moral remontait. Mais pas le garçon.

Bon, on va dire que je reprenais des forces avant le prochain assaut.

Ainsi me débattais-je contre le désespoir quand quelqu’un est entré dans la chambre d’amis. Qui fut, je vous le rappelle, le domaine d’Irène.

« N’y va pas, Gégé ! C’est elle ! J’en suis sûre ! »

Puisque les hurlements de Marie-Jo me parvenaient, je n’avais qu’à crier à mon tour. Mieux valait toutefois attendre une pause, pour l’instant ça gueulait trop fort et trop continûment là-haut.

« Mais raisonne-toi, voyons ! Ça n’a pas de sens !

– Au contraire ! Elle se venge ! Tout ça parce qu’on a viré son merdier ! C’est un poltergeist, je te dis ! »

Je n’ai pas compris ce mot, ni la réplique de l’oncle, qui n’a pas dû convaincre Marie-Jo.

« Tu te rends compte, on ne pourra faire dormir personne ici ! Tu parles d’une chambre d’amis !

– Parce que tu as des amis, toi ?

– J’en aurais davantage si tu n’étais pas un ours !

– Quoi ! C’est moi qui ne sais pas recevoir ! »

Etc.

Enfin, à défaut de la trappe, une fenêtre de tir s’est entrebâillée. J’en ai aussitôt profité. Nouveaux hurlements de Marie-Jo.

« Ça recommence ! »

Mais cette fois j’avais joint les miens à mes coups.

« Il y a des voix, aussi ! » elle a fait. Et, sur le mode suraigu : « Non, Gégé, je t’en supplie !

– Ça vient de la cave ! » L’oncle avait dû plaquer son oreille contre le panneau de bois. « On dirait que quelqu’un est enfermé. Norbert ? Tu es là ?

– Oui, c’est moi ! Vite, je peux plus respirer !

– Où ça, à la cave ? » glapissait Marie-Jo.

« Dans le mur. Je suis passé par le bureau. Dépêche-toi !

– J’y comprends rien », geignait devinez qui.

« J’arrive ! » a crié l’oncle.

« Gégé, qu’est-ce que tu fais ? C’est pas par là ! »

J’ai dû me rendre à l’évidence. L’oncle connaissait bel et bien le coup de l’étagère mobile. Comment avais-je pu en douter ? Simplement, il ignorait que je le connaissais aussi. Je vous laisse méditer sur la portée philosophique de cette remarque. Moi, j’ai hâte de respirer, fût-ce un air pollué par qui vous savez.

J’ai donc eu la joie ineffable d’entendre marcher dans le bureau et de voir un mince trait de lumière border la trappe sur un côté. L’oncle avait manœuvré l’étagère.

« Courage, petit ! »

L’instant d’après il y a eu un déclic, la trappe a basculé contre le mur et, tout ébloui, j’ai éclaté en sanglots.

 

 

Je m’étais juré de ne plus jamais adresser la parole à Marie-Jo. J’ai tenu bon. Au moment où j’écris ces lignes, et même, je gage, à l’heure où vous les lisez, je peux vous assurer que pas une fois je n’ai dérogé à cette règle. La Marie-Jo ! Ce n’étaient pourtant pas les répliques assassines qui me manquaient, ni l’envie de lui rabattre son caquet, tandis qu’elle se gaussait bruyamment de mon émotivité. Je vous épargnerai ses sarcasmes, à moi surtout. Ils n’avaient au demeurant rien d’inventif, d’original ni de grandiose, on peut être la reine des connes et n’avoir rien de royal.

Après ma faiblesse passagère et bien compréhensible, j’avais mieux à faire que de m’intéresser à cette andouille. L’oncle m’avait servi un petit verre d’un cordial de sa fabrication que je buvais goutte à goutte, un vrai nectar, je ne serais pas pour autant retourné me fourrer dans le pétrin mais il faut reconnaître que ça m’aidait bien à reprendre goût à la vie, malgré les railleries de la mégère, auxquelles il ne répondait pas, sans que j’arrive à lui en vouloir, je me demandais quand même comment il aurait réagi tout à l’heure à ses insultes à l’égard de Carmen, sa vraie fille à lui, mais peut-être que Marie-Jo tout incontrôlable qu’elle était se retenait devant Gégé, nous n’en saurons pas plus, comme de la composition du breuvage – goûtez-moi cette merveille – que je sirotais, allongé sur le canapé du bureau, les yeux dans le vague, seul maintenant avec l’oncle, la chipie ayant fini par nous lâcher la grappe.

Je vous redirais volontiers tout ce qu’il m’a raconté, j’en ai appris des choses, certaines je les savais mal, d’autres je les ignorais complètement, mes parents n’avaient pas fait leur boulot, ils en avaient été empêchés par leurs difficultés à se gouverner eux-mêmes, l’oncle ce jour-là m’a bien instruit, il n’avait jamais été aussi bavard, je le soupçonnais de chercher à donner le change en évitant le chapitre Carmen, d’avoir deviné que j’avais deviné, vous aussi j’imagine c’est ce qui vous intéresse le plus dans l’immédiat alors je vais résumer ses révélations.

L’oncle a confirmé que mon père, séparé de ses parents à leur arrivée en France, avait été recueilli par des amis des Bourzeix, communistes purs et durs qui plus tard étaient entrés dans la Résistance. Lui-même y avait eu une part active, et la Boissière était devenue le centre névralgique d’un important réseau. Le passage secret, muré depuis, avait rendu de fiers services. À l’époque, il aboutissait dans la cave d’une autre maison, située à deux cents mètres de là, et dont les propriétaires avaient caché des communistes et des juifs, une qualité n’excluant pas l’autre. Par ailleurs les Bourzeix avaient recueilli deux orphelines, deux sœurs d’origine italienne, la plus jeune née en France. C’est comme ça que l’aînée, Alice, rencontra Samuel, qu’elle devait épouser en quarante-six, tandis que la cadette, Rolande, formait avec un certain René, fils de réfugiés espagnols, un duo d’inséparables qui peu à peu se mua en couple d’amants, jusqu’à leur mariage dix ans après celui d’Alice, laquelle mourut de maladie l’année suivante, laissant seul un homme ravagé de chagrin au point de se replier complètement sur lui-même, ce fameux Samuel dont il a été question quelques chapitres plus haut. Je sais que vous savez, c’est juste pour reprendre mon souffle.

Désormais initié, je me figurais mieux les entrevues de mes futurs parents. Un peu plus et je redescendais m’imprégner du charme nouveau de ces lieux qui les avaient facilitées voire abritées. Mais non, ce n’était pas nécessaire, j’avais saisi l’essentiel. Je comprenais mieux aussi comment la lutte clandestine des grandes personnes avait rapproché ces mômes en les tenant à l’écart. Des fugitifs au carré, en quelque sorte. J’étais incapable de décider si une union née de telles circonstances pouvait être vraiment durable, il me semble que la Résistance elle-même n’a guère donné de gages en la matière, mais quel rapport avec ce roman marginal, je ne suis pas historien, je l’étais encore moins à l’époque, je ne suis qu’un bébé écrivain. Je crois seulement entrevoir une explication à la distance que mes parents ont toujours marquée à l’égard de l’action politique. Ils avaient bâti leur nid dans l’ombre de l’ombre, et la lumière l’a dispersé.

Telles étaient à peu près les réflexions qui me venaient pendant le récit de l’oncle, chacun sa marginalité, mais, si intéressant qu’il fût, je sentais que son déballage était d’abord et surtout un camouflage, habile d’ailleurs, car je ne me voyais pas lui couper la parole pour lui faire part de mes soupçons concernant ses récents déplacements. Et, pour finir, j’ai choisi de jouer l’ignorance.

J’avais une bonne raison pour ça, c’est que j’étais au moins aussi curieux que vous d’apprendre ce qu’il y avait dans ce tiroir. Poser la question ? Vous l’auriez fait, à ma place ? Disons qu’avant d’entreprendre d’éventuels pourparlers je m’accordais une vérification. Ou plutôt deux, car lors de mon sauvetage j’avais eu la surprise de constater que ma douleur à la jambe avait disparu. Ce ne pouvait être l’effet du cordial de l’oncle, qu’il ne m’avait pas encore administré, tout au plus une illusion, favorisée par l’action de premier plan. J’avais hâte d’être seul pour en avoir le cœur net.

J’ai donc feint de m’assoupir, ce que l’oncle a pris pour argent comptant, l’attribuant peut-être à son élixir. Loin de prétendre rivaliser avec un tel artiste, je me suis contenté de ronflements modestes mais vraisemblables. J’espérais qu’il ne se croirait pas obligé de rester à mon chevet, et il a mis du temps à s’en aller. Chercherait-il à récupérer ce qu’il avait si prestement dissimulé ? Je n’attendais que ça. Je me réveillerais opportunément pour le prendre la main dans le sac. Je m’efforçais d’empêcher mes lèvres de mimer mon sourire intérieur, mais après tout j’avais bien le droit de manifester mon contentement après tant de bons soins.

Enfin l’oncle s’est levé. Il est resté un moment debout près du canapé, puis il a quitté la pièce, avec toute la discrétion dont il était capable.

Dès que j’ai entendu la voix de Marie-Jo, je suis passé à l’action, en commençant par me mettre debout, lentement, aussi précautionneusement que l’oncle était sorti, hésitant à croire au miracle, craignant la cruelle déception. Je ne suis pas plus médecin qu’historien, encore une aubaine pour l’humanité, ne me demandez donc pas les causes de cette soudaine amélioration, mais de fait je n’avais plus mal. M’étais-je, en tombant, décoincé un nerf ? Excusez mon incompétence et réjouissez-vous de mon bonheur. Je me serais même mis à gambader si j’avais eu plus d’espace, sans exagérer toutefois, pour ne pas tenter le diable.

Au tiroir, maintenant.

Il y en avait trois.

Je vous connais, vous voulez l’inventaire complet, pour pouvoir juger par vous-mêmes, si ça se trouve trouver avant moi. Et on m’accuse de remplissage. Je n’en viderai qu’un, bien que les ayant inspectés tous les trois, bien qu’étant tombé dès le premier sur ce que je cherchais. Rigoureux jusqu’au bout.

Voici donc ce que contenait ce premier tiroir : du papier à lettres, des enveloppes, une paire de lunettes, des stylos à bille, une balle de ping-pong, un coupe-papier, des crayons, des agrafes, une mini-musiquette à manivelle, un trousseau de clés, une gomme, un rouleau de scotch, une agrafeuse, des bouts de ficelle, des élastiques, des trombones, un taille-crayon, des anciens francs et un pinceau (en poils de raton-laveur, probablement).

C’est facile, en plus, de plus, je vous l’ai placé au centre.

Le trousseau de clés, bravo.

Je ne vous avais pourtant pas parlé du cliquetis, mais ça m’est revenu en les voyant (si vous me passez l’anacoluthe, et l’anaphore hardie).

Le doute n’était guère possible. C’est de ces clés que l’oncle avait pris soin de se débarrasser, pour ne pas avoir à justifier leur présence dans ses poches.

J’aurais parié gros sur leur usage exact.

Des clés de maison. Ai-je parlé de voiture ?

Quelle maison, à votre avis ?

Excellent : celle où se cachait Carmen. Où l’oncle l’avait conduite puis laissée ; avec un double de ces clés, sans doute. Une maison située non du côté de Brive, mais vers le nord ou vers l’est. C’est vague ? Certes, mais je n’en savais pas plus que vous, et j’ai mis dans le mille. Mille, oui, comme les mille francs de Jules.

 

 

Bien sûr, je n’avais pas vidé ce tiroir pour de vrai. L’oncle n’avait fait qu’y jeter le trousseau sans le dissimuler mieux que ça. J’ai donc abusé de ma position d’écrivain. Vous me pardonnerez. Je n’insiste pas, vous finiriez par croire que tout ici est fiction. Je n’ai pas non plus touché aux clés. Au contraire, je me suis gardé de rien déranger. J’ai empoigné mes cannes et je me suis entraîné à faire semblant de ne pouvoir m’en passer. J’ai un peu forcé la dose, pas trop, il ne s’agissait pas qu’on me ramène à l’hosto. Mais il était naturel que je garde quelque trace légère de ma mésaventure.

Ainsi rassuré quant à mes latitudes, je me suis assis dans le fauteuil avunculaire pour élaborer à mon aise le scénario des heures à venir. Un remords me titillait, de ne pas avoir eu la présence d’esprit d’interroger Gégé au sujet de ce coup de téléphone qui avait écourté sa sieste, mais comme lui-même ne m’en avait rien dit ça n’avait peut-être aucun rapport avec la fugue de Carmen.

Je venais juste de parfaire mon plan et rassemblais mes petites affaires pour rejoindre les autres quand leurs voix ont retenti dans le couloir.

« Il va bien falloir que tu le réveilles !

– Oui, chaton, tu as raison. »

Chaton !

Chatonton !

Honte !

J’ai ouvert la porte.

« Tu vois, ce ne sera pas nécessaire. Cher Norbert, on t’aurait bien gardé, mais le mieux est que tu retrouves les tiens dès que possible. Il y a un train dans une heure et quart. Je vais te conduire à la gare de Brive. Arrivée à Paris un peu avant minuit. Tu prendras un taxi. As-tu de quoi ? Oui ? Tu es sûr ? Sinon, pas de problème, on te prête l’argent (haussement de sourcils de Marie-Jo, les yeux au plafond). Tu seras sûrement à Clichy avant Rolande. Je vais appeler ta sœur pour la prévenir, car tu n’as pas tes clés, je crois (seule la matouze avait pu lui révéler ce détail, que je ne me rappelais pourtant pas lui avoir donné ; seulement vous connaissez les mères ; et, si la chose vous importe, souvenez-vous que mes clés se trouvaient dans mon cartable, donc chez Félix).

– Et pour mon dîner ? »

Déjà que j’avais dû sauter le goûter.

« Tu t’achèteras un sandwich dans le train. À moins que Marie-Jo... »

Mais elle, tournant les talons :

« C’est ça, prépare-lui un petit en-cas. Tchao ! »

N’y voyez point une pointe féministe. C’était seulement un trait d’égoïsme, chez une bonne catholique au demeurant. Charité chrétienne bien ordonnée ne commence pas toujours par autrui.

« Un sandwich dans le train, parfait.

– Tu es prêt ? Ça va aller, ta jambe ?

– Comme en quarante. »

J’avais prévu le coup, au même titre que de dormir à la Boissière et de m’enfuir à la faveur de la nuit. Désormais ingambe, j’aurais gagné la grand-route et aurais fait du stop, à moins que j’aie pu discrètement me commander un taxi. La proposition de l’oncle était plutôt de nature à m’arranger, sauf s’il m’accompagnait jusqu’au train et restait sur le quai pour assister au départ. Car je n’avais évidemment aucune intention de rentrer, dans l’immédiat du moins. Récupérer la babiole que j’avais laissée là-haut urgeait moins maintenant que j’étais en fonds, grâce à Jules.

Mille francs. Une belle somme. À l’image du donateur : rondelette. Un compte rond aussi. Plus que le total dont je disposais, mais je n’ose vous préciser combien j’avais piqué à la matouze. Contentez-vous de cette indication : elle n’avait jamais beaucoup d’argent sur elle.

De toute évidence, Jules avait préparé son coup, en illusionniste qu’il était, et j’avoue, il m’a fallu toute ma confiance en lui pour me convaincre que ces biftons n’étaient pas de la roupie de sansonnet. La question était plutôt : pourquoi ce fric ?

Pour me permettre de revoir ma cousine et de passer quelque temps avec elle, histoire de faire le point avant de réintégrer le foyer familial ? Comment le savoir ? Tout à l’heure sur le perron ou dans le jardin le petit homme ne m’avait rien dit de son sentiment sur cette affaire. Trop mal à l’aise, sans doute. Ou s’estimant trop mal placé pour me conseiller, lui à qui je ne connaissais pas d’enfants, qui probablement n’en avait pas et n’en aurait jamais.

Et, forcément, désolé, l’idée m’est venue que cet argent pouvait éventuellement servir à payer un avortement. Dès ce moment je mesurais l’injustice qu’il y avait à reprocher à Jules une option que j’avais moi-même envisagée. Quant à savoir si mille francs auraient suffi, ça excédait ma science. Heureusement pour l’excellent homme ça me paraissait un peu peu.

 

 

À part que la DS de l’oncle m’avait bien foutu la gerbe dans ma prime jeunesse, je n’avais rien à lui reprocher, et c’est un Norbert plutôt sûr de lui qui s’en est extrait devant la gare de Brive. Ô lumières de l’adolescence ! Comme vous avez pâli, sans perdre de votre charme. Moins fascinantes, mais non moins aimables, peut-être même davantage, comme une ancienne maîtresse qui n’a plus vingt ans. Immortelles sont les DS et leur pouvoir sur moi. Et sur beaucoup d’autres.

Sur le quai, j’ai dû en rabattre question handicap, je ne voulais pas me coltiner l’oncle jusqu’au wagon, c’est pourtant ce qui est arrivé, que voulez-vous, le philanthrope en lui ne se refaisait pas, surtout loin de Marie-Jo, bref, j’ai dû lui signifier par la fenêtre que tout était OK et feindre derechef (de gare) un aussi soudain que crédible assoupissement pour, l’indésirable enfin parti, vérification faite d’un œil à peine entrouvert, bondir sur mes pieds et sortir par l’autre bout du wagon (sur les voies, vous n’y pensez pas, de ce côté d’ailleurs les portes étaient verrouillées). Puis j’ai tracé vers les taxis, en surveillant les alentours. J’ai vu la DS rejoindre l’avenue, j’ai pris le premier sapin disponible et je me suis fait conduire... où ça ?

Pas auprès de Carmen en tout cas, qui ne m’avait guère laissé supposer qu’elle le souhaitât, et dont je ne connaissais pas l’adresse.

On est repassés une fois de plus devant la station-service, éclairée comme une fête foraine. La nuit tombait quand on est arrivés. Une chaude lumière filtrait à travers les volets clos. Je me suis fait déposer en haut du chemin. Le cœur me battait fort tandis que je payais la course et renvoyais le tacot. Tâchant de régler mon pas, n’ayant décidément plus mal du tout, je me suis approché de la fenêtre de la chambre.

Je savais bien au fond de moi que mon excitation pouvait cacher de l’angoisse.

J’ai jeté un œil par un mince intervalle entre le volet et la muraille et c’est comme si on m’avait arraché les tripes.

 

(À suivre.)

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