Les feuilletons de Louis Racine

VIII Entre Olivier et moi se noua rapidement une profonde amitié. Il ne me fut pas difficile, en ce début d’année scolaire, de rétablir la situation de mon jeune protégé, et il eut vite rattrapé son retard ; même, il devint le meilleur élève de sa classe...

Minuit sonnait quand je pénétrai dans mon bureau. Tout en caressant le bois noir de la pendule, je me sentais vibrer d’une joie intense. J’avais perdu Edmond, mais je ne serais plus seul désormais. J’avais aidé Charlotte ; surtout, j’aiderais le patron...

VII En poussant la porte de la taverne, j’éprouvai quelque satisfaction ; un peu plus tôt, à Montmartre, une porte avait refusé de s’ouvrir devant moi. Comment pouvais-je deviner que le mardi était le jour de fermeture du café-restaurant de la rue Lepic...

J’ai chaussé mes souliers, j’en ai soigneusement fixé les crochets, j’ai bu de l’eau à la carafe, je me suis mis en route. J’avais bien dîné. Ce chatouillement aux épaules : un oubli ? Ma maison me regardait partir, pour toujours sans doute, je n’avais...

VI Cette nuit-là, comme je me couchais, une image affolante surgit dans mon champ de vision intérieur, un corps, un regard, une bouche. Monique, mais elle m’avait trahi. Odile, mais il n’était pas encore temps d’évoquer son souvenir. Non, ce devait être...

Il était près de minuit quand Foulon prit la parole : « Mon cher Casaque, excusez-moi de vous interrompre, mais puis-je me permettre de vous offrir quelque chose ? – À cette heure-ci ? Après tout, pourquoi pas ? Je boirais volontiers une chartreuse verte....

Cette histoire, en effet, m’en rappelait une autre. Sept ans plus tôt, du temps où j’étais chargé, à Karachi, de démanteler le réseau Gerboise, je m’étais un jour trouvé seul en plein désert, forcé d’aller à pied, ma jeep étant tombée en panne ; transmission...

V « Par où vais-je commencer ? » demandai-je à mes hôtes. Devant mon indécision, Rossi proposa que je narrasse d’abord les événements de mon enfance qui me paraissaient avoir le plus nettement déterminé la suite de ma vie. J’acceptai de bon cœur cette...

Nous étions arrivés devant un café où Cheveux-de-neige disparut le premier. Le patron nous serra la main à tous et nous promit « comme d’habitude, la meilleure table ». Nous nous assîmes dans un coin de la salle. L’endroit me plaisait, mes hôtes aussi,...

IV Après les funérailles de mon père, un soir que je remontais à pied la rue Lepic, sous la pluie, à la recherche d’un bureau de tabacs, je me heurtai à un petit groupe d’hommes qui, campés au milieu du trottoir, me barrant le passage, se disputaient...