Joue-moi encore, 5

Publié le par Louis Racine

Joue-moi encore, 5

 

Ce qui m’a réveillé, c’est le claquement du spécial sur l’OXO nouvellement installé. Un bruit sympa, donc, même s’il ne saluait pas une performance personnelle – cela dit, j’étais déjà bien content d’être vivant, à moins… à moins ! que ce qui était sanctionné là fût justement ma mort – cette pensée m’a plutôt réjoui, l’idée qu’au moment de claquer on entende claquer, je me suis trouvé très spirituel, quelle résistance, mais c’est que je ne m’étais pas encore revu dans la glace.

Rassuré par ma bonne humeur, j’ai continué à rêvasser dans l’obscurité, il y avait cet album des Who qui racontait l’histoire d’un champion de flipper, et brusquement je me suis senti renaître, oh putain ! je venais seulement de faire le lien avec les aveugles de Duroc, et comme on pouvait s’y attendre je me suis ébaubi de la coïncidence, opéra-Duroc et le reste, j’ai fini par me marrer tout haut, tout bas que j’étais – au niveau du sol je vous rappelle, sur la montagne Sainte-Geneviève mais quand même –, en me disant que Tommy aurait pu faire un super film. Je m’imaginais bien dans le rôle principal, du fond de ma petite salle obscure je me projetais sur grand écran, après tout j’étais acteur maintenant ; certes empêché par les circonstances de prouver mon talent ; circonstances tragiques dont j’ai réussi à détacher mon esprit, tant j’avais commencé à récupérer, mais c’est que je ne m’étais pas encore revu dans la glace.

Lentement, pesamment, je me suis mis debout, j’ai actionné l’interrupteur.

Oh putain !

Là, de la force morale, il en fallait, vu que la force physique a de nouveau failli me lâcher toute, je considérais la sanguinolence des dégâts avec un ébahissement qui ne les voilait guère, et j’aurais sans doute replongé dans les vapes si la porte n’avait retenti de coups énergiques.

C’était Samba, inquiet. Bon, il l’est resté en me voyant. Il est même devenu gris. Mais il n’a pas flanché, il m’a chargé sur son dos et, traversant le petit groupe d’habitués sidérés et les vitupérations de madame Henriette maudissant les salopards qui lui dégueulassaient ses toilettes – Je reviendrai nettoyer, madame, il a fait ; oh Samba ! –, il m’a transporté jusqu’à la pharmacie la plus proche.

La dernière fois que j’avais pénétré dans une de ces officines c’était pour faire soigner Isabelle, oui, ma copine assassinée depuis, vous voyez dans quel état moral je pouvais être, pour le reste il vous manque encore l’image, patience, c’est l’affaire d’une minute, en plus une des victimes de la série de meurtres était pharmacienne, vous vous rappelez, enfin ces pensées plus ou moins déprimantes avaient du moins le mérite de m’occuper l’esprit pendant le trajet, Samba se montrait d’une vigueur et d’une douceur incroyables, je suis parti à songer que ce garçon qui venait de proposer à la patronne des 4S de lui nettoyer ses chiottes et jouait les infirmiers était peut-être marqué par la malédiction de l’homme noir, je souhaitais de toutes mes forces que son Hypokhâgne à H4 le mène ailleurs que dans de nouveaux fers, Et toi ? je me suis apostrophé intérieurement, quelle est ta malédiction ? tandis qu’une autre partie de ma conscience se révoltait contre l’idée que faire les chiottes dût être regardé comme une tâche dégradante (si tout le monde s’y fût employé à son tour, aucune de ces besognes n’eût bientôt plus passé pour relever d’une classe servile, mais peut-être qu’il fallait tout simplement témoigner plus de reconnaissance à ceux qui nous déchargeaient des boulots que nous refusions), et qu’une autre encore, rebroussant chemin, se mettait à douter que la réussite d’un intellectuel sénégalais à l’étranger pût réellement profiter au progrès social de son pays d’origine, où elle faisait de lui une proie facile pour les profiteurs de tous bords et pour sa propre, humaine, trop humaine vanité, tout ça sur les deux cents mètres séparant les 4S de la pharmacie, et plus ça allait plus je me laissais charmer par le bon fonctionnement de mon ciboulot, commençant même à trouver plus drôle qu’alarmante la sensation que certaines de mes dents se promenaient en liberté dans ma bouche, mais c’est que la pharmacienne n’avait pas encore hurlé en m’apercevant.

Le moment est venu de vous décrire le tableau, du reste un nouveau miroir vient opportunément de s’interposer entre le monde et moi, sans toutefois me masquer aux yeux de la bonne femme ni me cacher son scandale. Laissons-la glapir et admirez s’il vous plaît cette face martyrisée, sur laquelle les caprices de l’anamorphose ont désormais peint dans diverses nuances de rouge (profitez-en, ça va bientôt virer au violet puis au vert) un sourire aussi convaincant qu’improbable, involontaire, providentiel. Franchement, ça m’a aidé à supporter le présent, surtout quand j’ai recroisé mon reflet, car on s’est fait foutre à la porte, raccompagnés par des délicatesses – du genre C’est pas un hôpital de campagne ici, allez jouer à la guerre ailleurs, etc. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’on a poussé Samba dans la rue en lui faisant un croche-pied, sans doute on n’a pas osé s’en prendre à un homme de couleur, à moins qu’on ait répugné à le toucher, mais moi j’ai bel et bien reçu une solide bourrade dans le dos, et j’ai longtemps trouvé incroyable, avant d’admettre la leçon, que personne dans l’assistance ne se soit davantage ému de notre sort. Curieusement, le paradoxal manque d’humanité de la pharmacienne m’a moins choqué, peut-être parce qu’il pouvait passer pour un trait de caractère personnel ou l’effet de quelque surmenage – il n’empêche que j’ai souvent été tenté par la suite d’aller lui dire deux mots, sans nécessairement la mettre dans l’état où elle n’avait pas supporté de me voir. Combien de temps j’ai résisté ? Vous l’apprendrez le moment venu.

En attendant il me fallait des soins, et je ne sais pas si j’aurais trouvé seul le truc, alors que, vous en conviendrez, j’avais toute ma tête, et même un peu plus question volume, enflée, oui, merci, vous dites ? Comme d’habitude ? Croyez bien que je suis le premier à reconnaître ma vantardise et mes autres défauts. Je disais donc : la présence d’esprit de Samba fut déterminante. Et voilà comment on a fait connaissance avec l’infirmière d’H4.

Je l’ai autrefois signalé, j’avais mes entrées dans ce lycée, malgré la vigilance de Pollux, le portier. Il avait suffi qu’il me voie un jour mêlé au groupe des internes. Depuis, ce grand physionomiste m’identifiait à chaque fois comme l’un d’eux. Mais je crois pouvoir affirmer qu’il m’aurait de toute façon laissé accéder à l’infirmerie du bahut. Pollux, toi dont je n’ai jamais connu le véritable nom, toi l’homme au sourire aussi large que son béret, je te salue !

L’infirmière était une petite femme sèche et brusque malgré une voix suave aux intonations délicates. Elle s’est mise au boulot, et cinq minutes plus tard j’avais sinon meilleure apparence meilleur moral, fier surtout d’avoir supporté le ravalement sans manifester la moindre douleur. Ah ! cet héroïsme de pacotille ; comme il nous grandit à nos propres yeux !

« En revanche, elle a fait, je ne peux rien pour vos dents. »

Je m’étais fait sauter une canine et le tiers d’une incisive. J’étais loin de mesurer les répercussions que ça aurait sur le reste de ma vie. Je m’en foutais, en fait. J’étais aux prises avec un problème plus urgent. Si l’infirmière n’avait pas eu besoin de mes bobards pour s’occuper de moi, elle a évidemment fini par me demander dans quelles circonstances je m’étais arrangé le portrait. J’ai dit que j’avais glissé dans les toilettes et qu’en tombant j’avais donné de la tête contre un lavabo. Elle me regardait d’un air de doute. Pourquoi ne me croyait-elle pas ?

« Vous n’étiez pas en cours ?

– Notre professeur est absent. Monsieur Miremont.

– Et votre nom à vous ? »

Pris au dépourvu, je lui ai balancé celui de Rémi. Son visage s’est aussitôt durci. Déjà qu’elle n’avait pas l’air commode, je me suis cru en présence du Châtiment personnifié.

« Vous n’êtes pas Rémi Gauthier. Montrez-moi votre carnet de correspondance. »

Oh putain ! mon cartable était resté aux 4S. Bon, il ne m’aurait guère aidé en cet instant, mais il ne faudrait pas que j’oublie d’aller le rechercher.

J’ai dit que j’avais laissé mes affaires dans une salle de cours, et qu’il devait y avoir un autre Rémi Gauthier à H4. je ne portais pas un nom bien rare, d’ailleurs il m’était déjà arrivé de rencontrer un homonyme, pas plus tard que...

« Taisez-vous ! »

Elle a repris, et sa voix était complètement changée, j’en ai encore des sueurs froides :

« Je connais tous les élèves de ce lycée. S’il y avait deux Rémi Gauthier dans la même classe, je le saurais et vous aussi. Vous allez me suivre chez monsieur le Censeur. »

J’ai cherché Samba des yeux. Il avait disparu. Il devait poireauter dans le couloir. À moins qu’il ne soit retourné aux 4S nettoyer les chiottes. Ou prendre mon cartable. Ou les deux.

J’ai évalué mes chances, et je les ai jugées suffisantes. Je me suis barré en courant, bousculant Samba qui effectivement m’attendait derrière la porte. Il ne m’a pas suivi. Tout ce qu’il a su faire c’est crier mon nom, qui n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde. Moi, je me hâtais vers l’issue dont vous vous souvenez peut-être, celle par laquelle les internes faisaient le mur, j’ai dévalé les escaliers, je me suis rué dehors et j’ai cavalé à toutes jambes vers le bout de muraille à escalader, en deux temps trois mouvements j’étais de l’autre côté, j’ai atterri sur le trottoir entre un couple de petits vieux estomaqués et un landau poussé par une bonne femme, elle s’est mise à hurler que j’avais failli tuer son enfant, « Nous vous en aurions fait un autre, madame », j’ai crié en détalant. Une réplique d’Alfred Jarry que je tenais de Rémi. Elle m’amusait à l’époque.

Jusqu’à un certain point.

Situé deux cents mètres plus à l’ouest.

Sans réfléchir, j’avais foncé bille en tête vers la rue Soufflot, donc vers le commissariat du cinquième. Je m’en suis aperçu trop tard. Passer à fond de train, ralentir brusquement l’allure ou faire demi-tour, dans chacune de ces trois hypothèses j’étais sûr d’attirer l’attention des plantons. D’ailleurs c’était déjà fait.

Et alors ? Je n’avais rien à me reprocher.

Mais ça, ils l’ignoraient.

Quant au parti à prendre, il s’est imposé de lui-même. Je me suis vautré devant eux. Une belle gamelle, conséquence de deux événements simultanés, l’un physique, l’autre mental. Je me suis rendu compte que j’avais une fois de plus oublié ce fichu cartable, fallait-il être étourdi ! Ça aurait peut-être suffi à me déséquilibrer, mais par surcroît j’ai ressenti une douleur fulgurante au pied, comme si je venais de m’enfoncer une baïonnette dans le talon.

 

 

Quand un flic a décidé de ne pas comprendre, inutile de chercher à lui expliquer. Quand en plus vous êtes à court d’arguments, diminué par le manque de sommeil et l’excès de malchance, vous n’avez qu’à vous jeter dans les bras du désespoir. Et c’est ce que j’ai fait, sans autre résultat que de me trouver encore plus minable devant les poulets.

Ils m’avaient ramassé et transporté dans le commissariat. Là, ils m’avaient assis sur une chaise dure au milieu d’une petite pièce sans fenêtres et avaient commencé à m’interroger en me tournant autour, leur agacement et leur méfiance augmentant à chacune de mes réponses, et pas seulement à cause de mes difficultés d’élocution. Tout leur devenait suspect. Qu’est-ce que je fichais au quartier latin alors que mon bahut se trouvait dans le dixième arrondissement ? Pourquoi n’étais-je pas allé récupérer mon cartable ? Et ces blessures au visage, qui me les avait faites ? Et ces pansements ? L’infirmière du lycée Henri IV, vraiment ? Mais comment m’étais-je introduit dans ce bahut ? Comment avais-je réussi à en sortir ? Et où étais-je si pressé de me rendre quand je m’étais étalé à leurs pieds ? etc.

Alors, à ma grande honte, je me suis mis à chialer. Les conditions étaient réunies pour une crise gratinée de claustrophobie, mais ce sont les larmes qui sont venues, et les hoquets et les sanglots. Je n’en pouvais plus, et je le disais d’une voix lamentable qui n’émouvait guère mes bourreaux. Je leur apparaissais plutôt comme une loque humaine, un sous-homme sur lequel ils se retenaient difficilement de passer leur rage. Résigné, j’attendais le coup de grâce.

Un des flics a pris un air dégoûté pour me tendre un paquet de kleenex. L’autre se marrait sans vergogne. Il examinait depuis un moment ma carte d’identité scolaire, le seul document que j’avais été capable de produire. Soudain il a cessé de ricaner.

« Je sais », il a fait à son collègue.

« Quoi ?

– Tu devines pas ?

– Un indice ?

– Il traîne au quartier latin au lieu d’aller en classe.

– Et il fait des mauvaises rencontres », a dit l’autre, illuminé d’un coup.

C’est alors que le commissaire s’est pointé. Très différent de celui auquel j’avais eu affaire quelques semaines plus tôt, la veille de mes dix-huit ans, je ne sais pas si vous vous souvenez, celui de l’arrondissement voisin. Rien à voir avec Droopy. Lui respirait la joie de mordre.

« C’est qui cette crevure ? » il a fait. « C’est vous qui l’avez maquillé comme ça ? »

L’indignation m’a redonné un peu d’énergie.

« Ils auraient bien aimé, mais je leur ai brûlé la politesse. »

Enfin, c’est ce que j’ai tenté d’articuler. Je ne suis pas sûr qu’ils aient compris. D’ailleurs ils ne m’écoutaient guère. Les deux subordonnés avaient hâte de soumettre leur thèse à leur chef. Il l’a écartée d’un geste plus méprisant encore pour moi que pour eux :

« Lui, un manifestant ? C’est juste un petit con. Foutez-moi ça dehors. »

Ce qu’ils firent, après une dernière admonestation.

 

 

Une étrange rumeur montait du Boul’Mich’. Un embouteillage s’était formé au bas de la rue Soufflot. Des klaxons et des clameurs résonnaient dans l’air chargé de colère et d’humidité. J’étais tenté d’aller me rendre compte, mais il me fallait absolument passer prendre mon cartable. Et puis je n’avais pas intérêt à multiplier les déplacements. Je pouvais à peine poser le pied par terre. J’avais dû mal me recevoir tout à l’heure en faisant le mur, à tous les coups je me payais une entorse, une bonne raison de retourner voir l’infirmière, mais bien sûr pas question, comme d’aller demander secours à la pharmacie que vous savez, avec un peu de chance madame Henriette aurait une aspirine à me céder. Encouragé par cette perspective, je me suis mis en marche, si l’on peut appeler ainsi cette laborieuse, douloureuse claudication.

De fait, j’avais mal partout. En tombant devant le commissariat je m’étais râpé l’avant-bras. Tout au long perlaient de minuscules gouttes de sang, que laissaient voir mes vêtements déchirés. Même chose à la jambe droite, plus valide toutefois que l’autre.

Peu à peu je mesurais l’ampleur de la catastrophe, tandis qu’un dommage se hissait péniblement mais sûrement au sommet de ma misère, surclassant tous les autres : celui de mes crochets.

Ça me navrait, forcément, mais ce n’était rien en comparaison de ce que j’ai pris côté matouze. Des dents définitives ! C’était son refrain. Elle en souffrait plus que moi. Voir son fils, cette merveille, défiguré à vie ! Je croyais peut-être qu’elle avait les moyens de financer les réparations ! Maintenant qu’elle se retrouvait sans boulot ! Ah ! je pouvais me vanter d’avoir réussi mon coup !

Des années après elle continuait à se désoler de cette histoire dont elle me tenait pour seul responsable. Moi, je dois reconnaître que tout en m’accommodant par force de mon nouveau sourire, ayant sauvé l’essentiel, j’ai vite jalousé la séduction de deux belles rangées de ratiches. J’ai rêvé quelque temps d’avoir assez de fric un jour pour me faire implanter des prothèses crédibles, mais ça n’a pas tourné comme il eût fallu et j’ai peu à peu intégré l’idée que ce qui était définitif aussi c’était mon exclusion du club des veinards qui ne connaissent pas leur bonheur.

Sur le chemin des 4S je laissais courir, voler mes pensées, et elles se sont mises à papillonner autour de Blanche Prével, peut-être parce que je venais d’échapper à la mort – c’est réellement ce que je me disais. De la tante je suis passé à la nièce, et, miracle ! je me suis senti sourire (de mon nouveau sourire) à l’idée que mes retrouvailles avec Géraldine allaient ressembler à un congrès de gueules cassées.

Mais je n’en avais pas fini avec la déprime.

Le moment était venu d’affronter cette autre réalité : j’avais pété ma montre. Je ne m’en étais pas avisé tout de suite, mais ça faisait quand même un moment que j’évitais le sujet. Il s’est rappelé à mon souvenir. J’ai juste voulu regarder l’heure, et de nouveau j’ai eu le cœur déchiré par le spectacle. Cette tocante, c’était un héritage paternel. Et me voilà replongé dans l’angoisse, ou plus exactement dans un cauchemar éveillé, où se mêlaient deux fantasmes : tantôt je me haïssais comme parricide, tantôt je voyais mon fossoyeur de père creuser à lents et las mouvements de pelle une tombe pour son fils.

 

 

Jamais mon cartable ne m’avait paru aussi incongru. Pas irréel, au contraire ; d’une solide réalité. Mais il résumait l’étrangeté du monde auquel il était censé me relier. Tout était devenu décor autour de lui, et les gens, des combinaisons plus ou moins harmonieuses et nécessaires de corps, de visages et de voix. Un théâtre de marionnettes, comme au Luxembourg si proche, et si lointain.

Allons ! Norbert, ressaisis-toi !

D’accord.

J’ai remercié madame Henriette, elle en a rosi, elle avait ses sautes d’humeur mais au fond elle m’aimait bien, et puis elle avait été très touchée que Samba tienne sa promesse, car il était revenu nettoyer, ce jeune homme, bon, elle ne l’avait pas attendu pour ça, mais elle avait apprécié, du reste elle ne m’en voulait pas, c’était juste qu’elle s’inquiétait pour moi, sans doute que je travaillais trop, elle aussi me prenait pour un condisciple de Rémi, pour un élève de prépa, je ne m’en étais jamais soucié mais le quiproquo me devenait manifeste.

« C’est triste, quand même », elle a ajouté en poussant vers moi une tasse de café. « Tenez, je vous l’offre.

– Merci beaucoup, j’ai fait. Mais qu’est-ce qui est triste ?

– Vos dents. Un beau gars comme vous. »

 

(À suivre.)

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Épilogue

 

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