Joue-moi encore, 25

Publié le par Louis Racine

Joue-moi encore, 25

 

J’étais dans une rage ! Non contents de s’interposer, les flics, avec leur discrétion toute professionnelle, avaient alerté notre cible. Pire, bien pire ! on était bloqués là alors que peut-être à Clichy se passaient des horreurs. Et je ne voyais pas comment hâter notre délivrance. Il n’eût guère été habile de faire valoir nos relations avec le commissaire Laforgue. Je plaçais donc tout mon espoir et toute ma confiance dans l’action conjuguée de la souriante bonhomie de Jules, du charme de Paula et d’Axel et de mon handicap.

J’ignorais qu’un brave homme avait signalé dès l’arrivée de Jules la présence d’un véhicule suspect sous ses fenêtres. Quand il nous avait vus rappliquer, nous glisser à bord et n’en plus bouger, il avait rappelé les flics. C’est que depuis le meurtre d’Isabelle il se sentait moins en sécurité dans l’immeuble et passait ses soirées voire ses nuits à épier les allées et venues. Voilà comment, après un troisième coup de fil des condés cette fois à la vigilante vigie pour savoir où en était le schmilblick, une estafette avait été affrétée pour nous la souhaiter et nous arraisonner sur le théâtre de nos prévisibles méfaits. Tout ça, je l’ai appris plus tard, mais pour une fois que je daigne vous éclairer à l’avance je vous suggère d’en profiter sans broncher.

Nous voilà donc sur le trottoir à décliner notre identité tandis que deux flics inspectent l’intérieur du véhicule à l’aide de lampes surpuissantes dont ils ne sont pas peu fiers. Jules leur a pourtant expliqué sans ambages qu’il transportait des accessoires de théâtre. Mais flics avant tout. D’ailleurs ils ont trouvé quelque chose. Chef ! Chef !

Une scie géante. Un autre exhibe des sabres.

Et ça, qu’est-ce que c’est ?

Ça ressemble à une valise, mais une fois déplié et remonté...

« C’est une malle à faire des tours. Je vous l’ai dit, je suis magicien. Je peux vous montrer si vous voulez. »

Les flics se regardent, partagés entre le dégoût et l’excitation. Heureusement le chef est plutôt gamin. « D’accord, montrez-nous, mais vite. »

En deux minutes maximum Jules a reformé sa malle à malices, l’a posée sur des tréteaux recouverts d’un genre de nappe et dont l’un fait office d’escabeau. Vous voulez essayer ? il propose. Ils hésitent. Ça, quand même, non. Pas de problème, il se met lui-même en boîte, aidé par mézigue, à qui il adresse un discret clin d’œil juste avant que je rabatte et verrouille le couvercle.

Des passants se sont arrêtés. Aux fenêtres se profilent quelques silhouettes. Y compris chez les Messmer.

« Et maintenant ? » demande le chef.

« Je crois qu’il faut que je rouvre la malle », je fais.

« Allez-y. »

Je m’exécute.

Plus de Jules !

« Ça alors ! il est plus là », je dis.

Ils se précipitent, se penchent à l’intérieur.

Axel rayonne de joie, Paula me regarde d’un air de dire : Sacré Jules ! il nous ferait presque oublier l’urgence de Clichy.

Les flics commencent à chahuter la malle, à soulever ses jupes, s’affolent comme des fourmis autour d’un pot de miel.

Le chef s’énerve. Un peu plus et il va défourailler, tirer sur tout ce qui bouge, sur ses hommes peut-être.

C’est alors qu’une 504 bleu nuit vient stopper nez à nez avec le panier à salade. Deux lascars en descendent, que je reconnais aussitôt : les mêmes qui planquaient dans notre rue. Vive altercation, comme disent les journaux. Prise de bec entre poulets de basses-cours différentes. Axel est maintenant écroulé de rire, Paula visiblement pense encore à Clichy. Je ne sais comment je réussis à conserver une apparence de calme, parfaitement dans mon rôle d’assistant du magicien. Je bous pourtant, et n’en pense pas moins. Je comprends que quelqu’un a donné l’alerte qui n’avait rien à voir avec le commissaire, lequel quant à lui a fini par nous envoyer du renfort. N’empêche que le plus important ne se passe pas dans la rue mais au-dessus de nos têtes et/ou à dix kilomètres de là.

 

Les échanges d’amabilités se terminent. Les flics en tenue et leurs collègues en civil ont fini par s’entendre sur la nécessité de retrouver Jules. De mon côté, j’essaie d’imaginer comment contacter la matouze pour la mettre en garde et d’abord m’assurer qu’il n’est pas trop tard. Les condés doivent être équipés du téléphone. Que leur raconter pour qu’ils me laissent appeler chez moi ou au pire le fassent eux-mêmes ? Il y a une cabine au carrefour, celle-là même d’où on comptait alerter le commissaire, mais pourrai-je y accéder ?

J’en suis là de mes calculs quand, déboulant d’une rue adjacente, la Capri passe près de nous comme si de rien n’était, sous le nez des flics indifférents. J’aurais pourtant juré que deux d’entre eux connaissaient la voiture. Mais il est vrai que dans ce chauffeur à grosses lunettes et à perruque rousse nous-mêmes avons du mal à identifier Jules.

Et Axel, comment va-t-il réagir ?

Il a de l’oreille, on l’a dit. Il a aussi l’œil, et un fameux talent d’acteur. Il joue si bien le détachement que j’en viens à douter de ce que j’ai vu autant que de sa perspicacité. Heureusement, il m’adresse un regard des plus probants.

Bon, il serait temps de s’intéresser à nous, les gars.

Suffisait de demander. Les flics font cercle autour de nous et nous somment [1], moi le premier, de leur révéler la cachette de M. Laforgue.

« Désolé, je fais, je ne suis que son assistant, et encore ; tandis que lui, c’est un super magicien.

– Il s’est moqué de la police, ça va lui coûter cher. Il ne perd rien pour attendre.

– Et nous, demande Paula, qu’avez-vous à nous reprocher ? »

C’est la bonne question, du reste les flics n’ont pas la réponse.

« Attendez ! » s’écrie l’un des deux derniers arrivants.

« Ah mais nous on bouge pas », j’ironise. « C’est pas qu’on en ait pas envie, remarquez. Seulement faudrait savoir de quel droit vous nous faites attendre... quoi au fait ? Vous savez pas qui c’est ce Laforgue-là peut-être ? Les deux frangins s’arrangeront entre eux, vous croyez pas ? »

Le visage du flic rosit légèrement.

« Oui, vous deux vous êtes pas censés savoir. Vous deviez être drôlement emmerdés quand votre patron vous a demandé de poursuivre la Mini et qu’elle a pris feu avec son frère à l’intérieur. Il a dû vous passer un de ces savons avant de découvrir que c’était pas lui mais Derambure ! Vous vous en prenez à vos collègues mais ils n’ont pas des méthodes de gangsters, eux. C’est comme ça que vous gardez l’ordre ? Que vous prévenez les crimes ? Tenez, vous voyez cet appart’ ? Il y a là-haut une bande de salopards que vous feriez bien d’arrêter tout de suite avant qu’ils commettent un nouveau meurtre. Vous avez tout ce qu’il faut, y compris le panier à salade. Foutez la paix à Jules, qui est allé faire votre boulot à Clichy en veillant sur ma famille, et coffrez-moi les illuminés du premier. »

Aux passants attirés par le tour de magie s’en étaient joints une poignée d’autres. J’avais du public, j’en profitais. Paula, j’en étais sûr, désapprouvait mon initiative, et dans une certaine mesure je lui donnais raison, aussi évitais-je son regard, mais, guidé par une sorte d’intuition, j’avais décidé d’aller jusqu’au bout. La fatigue, tous ces chocs encaissés coup sur coup, ça plus ça plus ça, je me suis lâché, j’étais porté, c’était ma scène, et avec Jules que je devinais fonçant vers Clichy, Paula qui globalement m’avait toujours soutenu et Axel qui démarrait au quart de tour et en pinçait pour moi je me sentais appartenir à une équipe plus forte que toutes les escouades de flics du pays.

« Appelez-le, le commissaire », j’ai fait, bien planté sur mes cannes. « Vous devez pouvoir, sinon à quoi servent nos impôts ? Et quand vous l’aurez passez-le-moi. En attendant, les autres, allez sonner chez les Messmer. Ils savent que vous êtes là, vous avez tout fait pour ça. C’est juste qu’ils se marrent de vous voir vous tromper d’objectif. »

Et, joignant le geste à la parole, je me suis mis à gesticuler du bras droit (prolongé de sa canne) en direction de ladite fenêtre, dont entre-temps les silhouettes avaient disparu.

« You-hou ! Vous avez de la visite ! »

C’était infiniment plus que n’en pouvaient supporter les flics. Mais ils hésitaient à m’assommer devant les gens, vulnérable comme j’étais.

Pendant que je pérorais, le chef du premier commando était remonté dans son fourgon pour appeler son commissaire à lui, celui du secteur. Il est revenu avec la solution.

« Allez, on embarque tout le monde. Pas vous », il a ajouté avec un sourire féroce en se tournant vers ses congénères en civil. « Nos chefs sont en train de se mettre d’accord. Prenez contact avec le vôtre.

– Et eux ? j’ai fait en levant ma canne. Ils continuent d’assassiner en rond ? »

Puis j’ai pigé. Paula comme d’habitude m’y a aidé. Un regard a suffi. Aussitôt je me suis radouci. Tous les trois, on est montés dans le fourgon, et, en quittant les lieux, j’ai vu par les vitres grillagées que ma copine avait bien deviné. La 504 s’éloignait de son côté, mais très vite elle a tourné dans une petite rue, comme pour chercher à garer. On avait encore une chance que les flics nous relaient et planquent à notre place.

 

 

Quand on est arrivés au commissariat – un que je ne connaissais pas, ça changeait –, il était près de dix heures. Mais j’avais tellement hâte de savoir à quoi m’en tenir que j’ai demandé à téléphoner chez moi sous prétexte que ma mère risquait de s’inquiéter. J’ai dû trouver le ton et l’expression qui convenaient, car malgré mon comportement lors de l’interpellation les flics n’ont pas fait de difficultés. Je me suis retrouvé dans une espèce de réduit sale, triste et laid, voué à l’envoi et à la réception de mauvaises nouvelles. Et avec dans mon dos un planton qui semblait balancer entre le suicide et la bavure. Mais enfin c’était gratuit, du moins si on appelait Paris ou la proche banlieue. C’est con, j’ai dit, j’ai un bon pote à Tokyo, mais ça n’a pas fait rire. Le propre de l’homme manquait moins à l’homme que l’homme au propre de l’homme.

À propos de bêtes, comme je formais notre numéro l’image du chat martyrisé est venue se surimpressionner sur celles de ma mère et de ma sœur, le genre d’effet spécial que j’ai toujours détesté, déjà que je trouve que voir n’est pas facile (moi qui ai une excellente vue), alors ces complications... Inutiles, en plus.

De plus.

Ça sonne.

Ça sonne mais ça ne répond pas.

J’essaie d’évaluer le temps qu’il fallait à Jules pour faire le trajet. Heureusement que je ne conduisais pas à l’époque, j’aurais été bien plus angoissé encore. Je sais maintenant qu’une demi-heure suffisait largement. Or la demi-heure était passée.

Ou alors ma mère et ma sœur avaient décidé de ne pas répondre au téléphone ?

Mais pourquoi ?

Pour faire croire à leur absence ?

Une idée de Jules ?

Mais s’il n’était pas encore arrivé ?

Ça se bousculait dans mon crâne comme dans une pile atomique. Quatorze raisonnements simultanés. Avec, papillonnant çà et là, l’image du chat, celle de la Capri fonçant dans Paris à ses risques et périls et en musique – le vrombissement du V6, quelques tubes du juke-box des 4S mêlés au jazz élitiste d’Axel, le tout couvrant mal les hurlements de l’animal martyrisé – ou de mon esprit affolé.

Impossible d’appeler Würtz, à cette heure-là il était parti bosser.

Les voisins du dessous, les Lanfredi ? On se connaissait à peine, je n’étais pas chaud pour les déranger à dix heures du soir. À supposer qu’ils eussent le téléphone, et que j’aie obtenu leur numéro par les renseignements.

Vous dites ? Les autres habitants de l’immeuble ? Y en avait-il seulement ? Les deux appartements du premier étaient réunis en un monde archibizarre où semblait vivre épisodiquement un personnage squelettique dont on n’eût su dire s’il était un vieil original à éclipses ou une adolescente ravagée par la drogue et le génie. Obscur et dépeuplé la plupart du temps, quoique surchargé de meubles et de bibelots qu’à de rares occasions j’avais aperçus par un entrebâillement, cette fantasmagorie se floutant d’un fin parfum de néant pourrissant.

Ça sonnait toujours.

Le planton s’impatientait. J’ai failli lui représenter que mon impatience à moi était autrement douloureuse. Si son problème c’était de tenir debout, je l’aurais volontiers tutoré d’une canne bien placée dans la culotte. Non mais.

Excusez-moi, l’anxiété.

Ça sonnait toujours.

Un faux numéro ?

J’ai raccroché en enfonçant la fourche du doigt.

Actionné par le bruit, le planton a fait mine de vouloir me ramener. C’était ce que j’avais craint.

« Je me suis trompé. »

Le regard du poulet ! On aurait dit que j’avais des vers de terre plein la figure.

Avec une fébrile application, l’index dérapant sur le cadran, je suis remonté au créneau.

En vain.

Je me sentais encore plus seul que si je n’avais pas été en compagnie de l’autre crétin.

Vous allez répondre, oui ?

Il ne pouvait s’agir d’un combiné mal raccroché.

Je revoyais la fois où inquiet quant au sort de ma mère j’avais appelé tous les hôpitaux du coin pour savoir si elle n’y avait pas été transportée. Bon, ça s’était bien terminé. Mais là j’avais des raisons beaucoup plus sérieuses de me faire du mouron, et pour les deux êtres en même temps auxquels je tenais le plus au monde.

Aussi discrètement que possible, j’ai à nouveau raccroché d’un doigt et j’ai fait le numéro des réclamations. Je ne jurerais pas que le flic n’a rien remarqué, mais soit il s’était résigné soit il me laissait aggraver mon cas pour accroître ses droits de se défouler sur un infirme.

Après toutes ces vaines sonneries, c’était sympa d’entendre une voix au bout du fil. Sauf que ça n’a rien donné. Notre ligne fonctionnait normalement. Vous êtes sûr qu’elles sont chez elles, ces personnes ? Justement non ! C’était bien ça le problème !

Je me sentais défaillir. Et pourquoi ne pas flancher carrément, histoire de me laisser charger comme un sac par l’autre brute et d’apitoyer tout le commissariat ?

D’en devenir la risée, oui, voire pire. Je me suis dominé, la mort dans l’âme.

Jules ! Jules, putain !

J’ai retrouvé Paula et Axel assis sur un banc dans le couloir. J’ai été frappé par leurs regards interrogateurs. Ce n’était pas de nature à me tranquilliser. On a pu bavarder un peu à voix basse. J’attendais un mot rassurant, Paula a juste fait valoir l’hypothèse que Rolande et Annette soient sorties. J’y avais pensé, vous pensez, mais j’avais du mal à croire qu’elles aient pris le risque de nous alarmer alors qu’elles étaient censées attendre des nouvelles de l’expédition.

« Moi je crois que Paula a raison, a fait Axel, elles avaient besoin de se changer les idées. Elle m’a raconté l’histoire du chat. À leur place j’aurais eu envie de prendre l’air.

– Mais alors Jules doit les chercher partout.

– Si c’est bien à Clichy qu’il est allé. »

Paula allait dire quelque chose, mais on nous a appelés.

On nous a fait entrer dans le bureau du commissaire, mon quatrième donc depuis le Luco. Quatre personnalités très différentes, mais toujours ces manières de flic que je reconnais immédiatement, surtout aujourd’hui que mon expérience en ce domaine s’est enrichie dans des proportions et des circonstances que vous devrez vous contenter d’imaginer. Pour le moment.

Ce spécimen-là ressemblait moins à René ou à Droopy qu’à leur homologue du Panthéon, mais contrairement à iceux il était particulièrement taciturne. Une méthode comme une autre pour recueillir confidences et aveux. Demandez à un psychanalyste de la vieille école. Ça tombait bien, je n’avais pas besoin qu’on m’interroge pour avoir des choses à dire.

Quand on a été assis en face de lui, il nous a regardés à tour de rôle, laissant le silence se prolonger. Je m’y suis engouffré. Tout à l’heure, dans la rue, parler m’avait redonné du souffle. Là, ça me distrairait de mes affreuses appréhensions.

« Vous avez compris qu’on n’était pas des malfrats mais des anges gardiens », j’ai commencé. « En plus, de plus, vous savez écouter, ça se sent. Vous n’êtes pas policier pour rien, vous savez distinguer le bon grain de l’ivraie. En... de plus, je ne voudrais pas dire du mal de votre collègue, mais le commissaire Laforgue ne vous simplifie pas la tâche. Il est vrai que vous n’êtes pas chargé de l’affaire des meurtres du week-end, je ne sais pas comment vous l’appelez mais vous voyez ce que je veux dire. Pourtant, Isabelle Messmer, c’était bien votre secteur. Le commissaire Laforgue est un super flic, c’est un fait, comme d’ailleurs tous les commissaires que je connais, j’ai eu la chance de pratiquer un peu ceux du cinquième et du sixième, et maintenant vous, bref, si on vous avait confié l’affaire vous auriez peut-être déjà arrêté les coupables sans avoir besoin d’en tuer un seul, tandis que votre collègue, loin de moi encore une fois l’idée de critiquer, mais il n’a pas daigné tenir compte de nos avis, alors que par le plus grand des hasards, d’ailleurs le hasard joue un rôle déterminant dans cette histoire, mes amis et moi avons découvert le pot aux roses, nous étions en mesure de lui apporter la solution sur un plateau, encore eût-il fallu qu’il nous prît au sérieux. Prenne. Prît. Je vous prie donc, monsieur le commissaire, de bien vouloir nous laisser regagner nos foyers. En échange, je vous jure que nous ne nous mêlerons plus du tout de l’enquête. À la police de jouer maintenant. »

Je me suis tu, assez content de moi, attendant sa réponse, sans oser regarder les copains.

« Vous sentez la bière », il a dit, comme le téléphone sonnait.

 

(À suivre.)

 

[1] Spécial dictée.

 

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Épilogue

 

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